AZF: notre position

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Lors de la séance du Conseil Municipal du 29 Octobre 2001, l'ordre du jour mentionnait l'ouverture d'un débat sur l'AZF. Quelle sera la position de Ramonville face à la problématique : faut-il relancer la production d'engrais azotés, l'arrêter, la déplacer ?

Vous trouverez ci-après le texte intégral de la déclaration d'André Bourricaud, représentant le groupe de l'Opposition Municipale.

EXPLOSION à l'AZF

Déclaration du groupe " Ramonville AUTREMENT "

 

- Nous félicitons toutes les équipes de secours qui sont intervenues dès l'instant de cette explosion. Chacun reconnaît la cohésion, l'efficacité et le dévouement de tous les services de secours.

- les conséquences immédiates de l'explosion : nous devons tout faire pour atténuer les difficultés des personnes qui souffrent directement de cette explosion.

- logements

- aider les entreprises à redémarrer

- locaux pour écoles ou administrations

- aide financière (avance de trésorerie)

- travaux de réparation

Ramonville, voisine de cette explosion, par chance, épargnée, se doit d'ouvrir généreusement tout ce qu'elle peut pour aider.

Ceci étant précisé, voici le point de notre réflexion :

1- On observe que Toulouse a demandé depuis 20 ans (80 à 88) le déplacement du pôle chimique mais s'est toujours heurté au refus de l'Etat.

2- A partir des années 90, Toulouse change de stratégie devant l'immobilisme de la situation. Elle accepte des extensions ou des accroissements de production, appuyée par les élus de gauche sous réserve d'un alourdissement des mesures de sécurité.

3- Ramonville pendant ce temps adoptait des motions systématiquement contre : prises de positions sans portée réelle relativement aisées hors du principe de réalité.

4- Les organismes de contrôle comme la DRIRE, sous couvert du principe de réalité et compte tenu de leur incapacité numérique d'assurer tous les contrôles indispensables ont autorisé beaucoup de programmes.

5- Les effectifs ont fortement diminué (4000 personnes travaillaient à l'ONIA, moins de 1000 aujourd'hui) et ont été souvent remplacés par des personnels en CDD plus ou moins qualifiés. Ceci avec bien entendu une augmentation forte de la production et de la productivité.

6- Tout cela a conduit à la situation d'aujourd'hui, une trentaine de morts, des gens qui souffrent, des milliers de personnes dans la difficulté, des personnels stigmatisés, traumatisés et souvent insultés, et une facture de dégâts supérieure probablement à 10 Milliards de Francs.

Personne aujourd'hui ne peut oser imposer le maintien du pôle chimique dans le tissu de l'agglomération toulousaine.

Le maire de Toulouse dès le lendemain de l'explosion s'est exprimé on ne peut plus clairement. Le Président de la République aussi, le Conseil Général également. L'exécutif tarde beaucoup.

La thèse de l'accident, la seule qui se dégage aujourd'hui, faute d'autre élément, n'est toujours pas démontrée scientifiquement. Cette thèse, cependant, satisfait beaucoup de monde, l'état, les assurances et renvoie la note à Total. Mais elle jette l'opprobre sur les personnels de l'entreprise. Je dois dire que nous sommes très sensibles aux réactions des personnels face aux propos très insultants dont ils ont fait trop souvent l'objet. Cela n'apporte rien. Ils ont payé très chèrement leur quotte part à cette catastrophe pour que l'on ne se sente pas obligé d'en rajouter et nous devons également tout faire pour qu'ils puissent continuer à vivre dans la dignité. Ils ont fait leur travail ... tel qu'on leur a tracé et nous rendons hommage à leur courage. Dans cette hypothèse, Total semble porter la responsabilité et probablement devra payer la note ....

Mais que va-t-on faire?

- Se poser les questions fondamentales de la nécessité de produire en une telle quantité ces produits.

- Certainement déplacer la production des produits dangereux en réinstallant ces unités de production ailleurs ... à proximité ou loin de Toulouse.

- Proposer aux personnels de suivre, (mais tout le monde ne suivra pas) et d'aller s'installer à distance raisonnable de la nouvelle implantation.

- Que va-t-on faire de l'espace ainsi libéré et des potentialités d'emploi. Il faudra trouver des activités de substitution  économiquement viables, non polluantes, non dangereuses. Là je m'en remets au gouvernement pour ouvrir des pistes possibles. La mairie de Toulouse devra également être associée, et plus largement les collectivités concernées et avoisinantes (dont Ramonville).

Reprécisons :

- reconsidérer les besoins de notre pays en produits azotés et autres productions de ce site

- déplacer (ou déménager) le site chimique

- proposer aux personnels de suivre l'activité

- réutiliser l'espace et les potentialités d'emplois disponibles en installant des activités propres, non polluantes, non explosives et viables économiquement.

Voilà, telle est notre appréciation de la situation après ce terrible choc. Nous espérons que l'agglomération toulousaine, et là, j'élargis à toute l'agglomération, saura reconstruire et panser les plaies le plus vite possible pour construire un avenir meilleur, plus équilibré mois dangereux pour nous, pour nos enfants et pour nos générations futures.

André Bourricaud, Groupe " Ramonville AUTREMENT " , le 29 Octobre 2001

 

  

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